|

#KeepItOn: Burundi fait taire la majorité de la population le jour du scrutin

Available in English.

Mise à jour, 21 mai 2020, des rapports indiquent que les réseaux sociaux ont été débloqués.

Alors que des millions de Burundais se rendent aux urnes pour élire leur prochain président aujourd’hui, le 20 mai 2020, le Gouvernement de Pierre Nkurunziza n’a pas hésité de bloquer accès aux réseaux sociaux, notamment Facebook, Twitter, WhatsApp et Youtube. Ce violation flagrante des droits d’accès à l’information et à la liberté d’expression jette une ombre sur la crédibilité de ces élections très attendues au Burundi.

Des sources au Burundi ont déclaré à Access Now qu’il y a eu deux séries de la perturbation: le premier blocage des plateformes de réseaux sociaux a commencé tôt le matin vers 5 heures du matin, heure locale; et le second a commencé vers 7 heures du matin, avec plus de plateformes de réseaux sociaux déconnectées lorsque les citoyens se rendaient aux urnes.

La coalition #KeepitOn est inquiète de ces tentatives délibérées et appelle le gouvernement du Burundi à rétablir immédiatement l’accès aux réseaux sociaux. La coalition, composée de plus de 210 organisations de la société civile, a envoyé une lettre ouverte au président Pierre Nkurunziza et au régulateur des télécommunications, l’Agence de Régulation et de Contrôle des Télécommunications (ARCT), les invitant à protéger l’intégrité et l’ouverture d’Internet .

Le fait de perturber l’accès à Internet avant même que les élections ne commencent aboutit à ternir davantage la démocratie au Burundi et à jeter des soupçons sur l’intégrité du jour du scrutin et la validité des résultats. La coupure des plateformes de réseaux sociaux pendant les élections aboutit à restreindre les droits fondamentaux, et prive les citoyens de l’accès aux informations et de la liberté d’expression et nuira à la communauté dans son ensemble.

Malheureusement, le Burundi est le troisième pays africain à couper l’accès aux réseaux sociaux lors d’une élection en 2020. Le Togo et la Guinée ont récemment perturbé les réseaux sociaux et l’Internet lors de leurs dernières élections et, tout comme le Burundi, ont compromis la crédibilité des  résultats.

Utilisez des VPN pour contourner les fermetures de réseaux sociaux

Si vous êtes actuellement au Burundi, suivez ces étapes simples ci-dessous pour vous aider à contourner le blocage des réseaux sociaux.

Les étapes du dépliant ci-dessous expliquent comment télécharger un VPN qui peut vous permettre de retrouver l’accès aux plateformes bloquées. Un VPN vous permet d’accéder à Internet comme si vous vous trouviez dans un pays différent. (Il s’agit également d’une bonne idée pour augmenter la sécurité personnelle, en particulier lorsque vous utilisez des réseaux WiFi publics.)

Note : les VPN ne sont efficaces que si vous pouvez encore accéder à internet avec suffisamment de bande passante pour avoir accès au service. Ils ne vous permettent pas de contourner une coupure totale d’internet.

Vous pouvez également soutenir la campagne mondiale pour mettre fin aux coupures d’Internet en surveillant la situation au Burundi. Utiliser les outils de l’Observatoire ouvert des interférences de réseau (OONI) pour tester votre connexion et partager les résultats. Voici comment:

Partagez votre expérience avec nous

La coalition #KeepItOn travaille également à tous les niveaux pour faire pression sur les gouvernements pour qu’ils mettent fin à la coupure d’Internet, pour nous permettre de protester dans les instances nationales et internationales et pour sensibiliser à propos de l’impact des perturbations d’Internet en général. Si vous avez connu une interruption des réseaux sociaux, vous pouvez nous aider à mener ce combat en partageant votre expérience avec nous. Les expériences personnelles aident à fournir les preuves dont nous avons besoin pour gagner devant les tribunaux et à donner une vue plus complète de l’impact humain des perturbations du réseau. Accédez à nos formulaires de partage d’expériences personnelles: la version française et aussi la version  en anglais.